Le Journal d'une expatriée au Tibet
45mn de route pour atteindre Lhassa : le temps
de croiser les premiers tibétains dans leurs épais manteaux sombres et épaisses
bottes rentrer, au milieu des nuages de poussière marquant le printemps, dans
des maisons construites en bord de route. Toutes semblables, logements ouvriers
à un étage aux murs blanchis à la chaux, ceints de grands murs équipés d’une
grande porte en bois sculpté, peintes avec des motifs traditionnels dans les
tons or et rouge. Sur les toits les premiers drapeaux de prières sur des
bambous ou pendus à une corde : bleu/eau, blanc/fer, rouge/feu, vert/bois,
jaune/terre, …. L’algorithme se répète et fait écho à ces autres lignes de
drapeaux flottant au sommet des collines saintes environnantes.
La route
longe la rivière Lhasa (alimente le Bramahpoutre plus loin), fleuve gris
rocailleux et plein d’argile mise en relief par l’hiver qui a assécher son
cours. De beaux canards y nagent noirs-bruns-blancs. La grippe aviaire est
arrivée aussi dans cette partie si haute perchée du monde. Et sur la rive des
yaks ! Tous noirs avec des poils tous longs ! Plutôt beaux les
bestiaux !
A l’entrée de la ville les boutiques commencent à
s’aligner avec des enseignes en chinois et tibétain. La circulation, franchement
plus folklorique qu’à Pékin est rythmée par des feux tricolores qui indiquent
même le temps s’écoulant entre les passages du vert au rouge puis du rouge au
vert ! Le respect est plus ou moins fidèle : ta voiture est la plus
grosse, tu es le premier ! Ici aussi il y a des files latérales pour les
vélos, les rickshaws (charrettes tirées par des cyclistes), les
charrettes-taxis à cheval agrémentées de grelots teintant à défaut de klaxon et
….. les pèlerins se rendant au temple de Jokhang. Ils avancent en se
prosternant, s’allongeant au sol bras tendus en avant puis se relevant pour
recommencer l’enchaînement à l’endroit atteint précédemment par leurs doigts.
Un long chemin pour ces pèlerins venant parfois de l’autre coté du Tibet et
étant partis pour certains depuis plusieurs années. Souvent ils sont
vieux : ce pèlerinage revêt une plus grande importance encore pour ceux
qui approchent de la mort. Ils se protègent des genouillères et parfois de
coudières matelassées et portent sur la paume de leurs mains des planchettes de
bois qui les protègent lorsque s’allongeant, elles frottent le sol. Des femmes
aussi avec des enfants en bas age, attachés par un lien de tissu à leur taille
pour ne pas les perdre. Le chemin se fait lentement, plus encore pour ceux qui ont
choisi de se déplacer perpendiculairement à la route et qui à chaque pas de
coté doivent se prosterner.
La
circulation augmente et les rues se rétrécissent ; la voiture s’engage
sous un porche : l’hôtel, ou ma future maison …. Style tibétain :
façades peintes de couleurs vives, bordures en tissus surplombant les fenêtres
et rideau matelassées multicolores en laine devant chaque porte pour couper le
froid lors des entrées et sorties. Les chambres et appartements entourent une
petite cour sur 2 étages. Le toit plat est orné de bannières-prières aux 5
couleurs, flambants neufs : c’est loshar, nouvel an tibétain, et tous les
drapeaux ont été remplacés. De là-haut
une vue imprenable sur la ville : l’hôtel est situé au cœur du quartier
tibétain, et d’ici on peut admirer le blanc et immense Potala, ou palais du
D.Lama aujourd’hui transformé en musée
Enluminure du futur restaurant
Je suis
arrivée à la fin de la période de Loshar ou nouvel an : les tibétains
étaient en vacances pour deux semaines (enfin souvent plutôt 3 !!) et
fêtaient comme il se doit ce passage dans l’année du chien : visites les
uns chez les autres en costume traditionnel : robe chasuble en laine brune
ou noire, sur laquelle se noue un tablier bas droit en satin à rayures de
couleurs. Chez les hommes la tenue spéciale est moins évidente, mais la
dernière mode est au chapeau de cow-boy. Dans leurs vêtements sombres, leurs
manteaux épais dont un seul bras est enfilé, l’autre tombant négligemment sur
la hanche, et leurs bottes de tissu et semelles en corde (comme les
tropéziennes), les tibétains ressemblent étrangement aux péruviens ou
parfois encore aux Amérindiens lorsque avec cette tenue, ils arborent une
tresse longue mêlée à un foulard rouge et ornée de pierres bleues, remontée sur
le côté de la tête : ils sont beaux ces géants tibétains ! Ils
appartiennent, pour les plus anciens, à cette partie de la population ayant
activement résisté et lourdement payé leur engagement il y a 40 ans de
cela ; ils se tiennent fièrement,leur regard est droit et soutenu, leur
démarche désinvolte et assurée en même temps : ils sont présent, le
montre ; les plus jeunes n’ont pas vécu cette époque mais la porte dans
leur arrogante apparence ; ils symbolisent la génération traditionnelle
rebelle.
Pour Losha, chaque maison a orné son entrée d’un
vaisseau de bois agrémenté de plaquettes de carton décorés de motifs
traditionnels en beurre de yack illustrant les légendes locales. Dans ce bateau
des grains et de la farine d’orge que l’hôte de passage disperse par 3 fois
par-dessus son épaule avant d’en avaler une pincée : vœux de chance et de
prospérité. Cette barque côtoie une tour faite des aliments clefs de la
nourriture tibétaine : pain de sucre roux, pain de sucre blanc, sac de
sel, sac de farine, meule de beurre de yack ; et puis encore cette
construction en pâte à pain symbolisant un assemblage d’os de moutons et jouxtant un pot où poussent des semences
d’orge : protection de l’élevage et des cultures pour l’année à venir.
Le rituel est infaillible : un verre plein de bière (plutôt bonne cette bière légère à peine sucrée) à avaler cul sec de concert avec tous les membres assemblés. Il en est ainsi pour chaque nouvelle arrivée ou départ, et à chaque toast porté par un invité : « tchapa !!! »: à peine avalé le verre se remplit magiquement! Les étrangers sont mis à rude épreuve : tout le monde veut célébrer la rencontre, et les verres se multiplient sans vraiment de possibilité d’y échapper. Mais que fait donc alcooliques anonymes!?
Viande de
yack séchée, petits beurres (de yack) salés, graines de tournesol, bonbons,
fruits tentent d’accompagner ces nombreux verres… On commence le matin, et cela
ne s’achève que tard le soir. Pour certains les lendemains sont douloureux….
Qui l’eut cru ?
Je découvre
petit à petit la nourriture tibétaine…. Le yack est vraiment bon, même si la
viande est tellement séchée qu’en la mangeant on a l’impression de mâcher du
chanvre ! Enfin en ragoût, en soupe, en ravioli, ….. drôlement bon !
Les dérivés sont moins convaincant : le fromage séché se laisse avaler,
sans grande conviction je dois avouer, quant au thé au beurre et au fromage
« frais », le goût s’approche de celui du « bleu de
Bresse » ! Etrange de l’avaler sous une forme liquide : j’ai
juste trempé mes lèvres ; j’essayerai d’être plus courageuse la prochaine
fois ! De toutes les façons je n’aurai pas le choix : thé au beurre
ou thé au lait : et comme le lait ne veut pas de moi ….. Au fait des
études auraient montré que les occidentaux ne supportant pas le lait auraient
dans leur descendance lointaine des parents asiatiques ou de la corne
Africaine !?…..
Pour aller
plus vite dans les essais, quelques restaurants que fréquentent des touristes
de l’ouest, chinois, népalais ou même tibétains. Ils sont indiens, chinois ou
occidentaux, mais rares sont ceux ouverts : la saison touristique ne
démarre vraiment qu’en mai.
La cuisine
indienne n’est vraiment pas assez épicée, et la chinoise trop ;
heureusement le Lassi (yaourt à boire venant d’Inde et non pas de Lhassa !!!)
est fameux et absorbe le feu ! Ahhh, la mixité culturelle !!!!!
Après une
semaine d’exercice intensif (au moins un repas par jour), je suis plutôt fière
de ma maîtrise des baguettes ! Hé, essayez de manger des spaghetti
baignant dans la soupe avec deux tiges, et donnez m’en des nouvelles ! En
attendant je n’avais pas une tâche sur ma tunique blanche à la fin du
repas !!... Et non je n’avais pas de bavoir, mauvaises langues !!!
Quand au riz, je rivalise aisément avec les chinois sans même faire autant de
bruit qu’eux ! Et toc !
Globalement
les importations de métropole chinoise arrangent considérablement un quotidien
fait de viande de yack et produits dérivés et de farine d’orge (pas désagréable
mais pas vraiment de goût ! Au moins ça nourrit !). Légumes, fruits,
produits manufacturés (écrits tout en chinois avec une femme tout sourire en
couverture et rien de plus ! Allez deviner ce qui est dedans !!). On
trouve aussi du yaourt de vache (tout ne vient pas toujours du yack,
ouf !), et venant du Népal, et de l’Inde d’autres produits comme des
muesli ! Et oui ! Le paradis à côté de l’Afghanistan. Enfin, faire
ses courses reste une partie de cache cache: courir d’une boutique à l’autre
pour trouver une ou deux choses maximum, découvrir la source de farine de blé,
éviter les ananas secs salés et les saucisses sucrées, sélectionner le meilleur
thé au jasmin, arriver avant les autres expat’ et rafler la ration hebdomadaire
de pain digne de ce nom fournie par LA boulangerie ! La bataille s’annonce
serrée, avec des aventures toujours plus étranges pour les papilles, et la
création d’un régime alimentaire passionnant !!
A la porte
de la maison (enfin de l’hôtel !), pleins de petits marchants plus ou
moins officiels, pour qui chaque chose est bonne à vendre vendeur de kleenex,
de cigarettes « double plaisir », de l’alcool, de la viande de
yack (ça c’est le domaine des musulmans !), du savon ; il y a aussi
des marchants de légumes ou de fruits ambulants vendant egalement des légumes
déjà râpés et préparés pour la salade ! Ca doit les occuper en attendant
le passant Tibétain qui ne mange que de l’orge et de la viande de yack…. Dure
compétition ! En attendant c’est bien pratique (fois d’occidentale
gâtée !!). Eh ! Il y a même des vendeuses de frites ! Désolée,
je n’ai pas eu le temps de goûter, mais reviendrait au rapport auprès des
membres belges dès que ce sera fait !!
Lhasa
L’hôtel se
trouve au cœur de la vieille Lhasa, partie tibétaine, et dès sortie du bâtiment
je découvre l’importance du jour : peu de pèlerins et quelques mendiants,
enfants ou adultes, hommes ou femmes, moines et nonnes, civils, jeunes et
vieux, nous saluant joyeusement : jour ordinaire ; les fêtes sont
marquées par des masses de pèlerins déambulant coudes serrés et la pas vif en
se rendant au temple voisin.
L’odeur est
prenante, alternant entre beurre rance, urine, fumée de l’encens mêlé à la
bouse de yack. Les toilettes ne sont pas si répandues et une paire de fesses
prenant l’air et se soulageant par la même occasion ne choque personne …
Un cocktail
mitigé pour les narines que vient compenser des images captivantes
d’architecture et couleurs traditionnelles tibétaines, les passants faisant
tourner des moulins de prières, petits cylindres courts pivotants sur une
longue tige de bois, et répétant une même phrase-prière résonnant comme le
« Ohm » de méditation.
Autour des monastères ces mêmes moulins, de grandes taille, et fichés dans le mur, que les passants font tourner en passant leur main dessus. Et ce vieil homme avec sa burette à la main qui imperturbablement fait le tour du rempart et huile les axes de ces moulins de cuivre tournant silencieusement sur eux même pour lancer vers les Dieux les prières inscrites sur des papiers cachés dans leurs fûts.
Lhassa est
une ville en pleine expansion aussi : les rues se goudronnent enlevant un
peu de charme, mais réduisant la poussière et le sable venant agresser les
passants en ces derniers mois de l’hiver. De grandes avenues se dessinent, des
supermarchés émergent, la gare est déjà construite, le train est à l’essai et
ouvrira aux usagers officiellement en juin de cette année. Le plan d’urbanisation
de la ville est conçu depuis longtemps et se développe petit à petit avec ses
quartiers commerciaux, gouvernementaux et résidentiels, ses rues avec trottoirs
(waoo !! incroyable pour moi) et ses statues représentants les chinois
conquérants de l’Everest.
Travail
Côté boulot
la passation s’est passée doucement mais sûrement : des tonnes d’infos à
ingurgiter, mêlées d’us et coutumes différentes de celles connues jusqu’à
présent. En résumé, plein de travail de formation, plein de terrain pour renforcer les capacités existantes des
travailleurs communautaires anciens et nouveaux, pour mettre en action un
travail en réseau regroupant un maximum d’acteurs dans le domaine de la santé,
de l’éducation, du travail, et même de …. la propagande !! Eh oui, tous
les messages que l’on veut transmettre, ainsi que les procédures doivent être
validés ! Transparence maximum nécessaire : ça a l’avantage d’obliger
à être clair sur ce que l’on transmet ! Donc partie de mon boulot va être
de faire TRES régulièrement et TRES
souvent des courbettes devant les représentants officiels chinois…. La première
réunion m’a rappelé quelques séances de Salamalecs au Liban ! Le travail
en métropole chinoise est pour l’instant laissé de côté et je dois me
concentrer sur Lhassa et ses environs : tâche de géant, mais qui s’annonce
passionnante …..
L’équipe de
travailleurs communautaires actuels est sympa : 1 homme pour 7
femmes !! Après l’Afghanistan, je serais tentée de mettre en place un
service de soutien pour homme !! Heureusement le service va s’enrichir
d’un deuxième chef de projet, homme, …. provenant du gouvernement ! Eh
bien oui, puisque l’autre est de handicap International, des étrangers !!
Donc une équipe soudée, pas débordée par le travail
certes, mais très volontaires et désireux d’apprendre : bon départ !
Ils ont eux-mêmes un handicap ou ont un enfant avec un handicap (voir même les
2 pour l’un d’entre eux ! ouffff) ; intéressant pour l’image porteuse
que cela donne sur les capacités des personnes handicapées à assumer leur
responsabilités, prendre une part active et essentielle pour la communauté.
Après les
avoir rencontré autour des verres de bière de la nouvelle année, nous nous
rencontrons autour du thé et des verres d’eau chaude trônant en permanence sur
les tables. Les téléphones portables donnent le fond musical, les fenêtres
ouvertes permettent de chauffer la salle de travail !! Le travail commence
doucement : stade de l’apprivoisement…..
Mais
aujourd’hui la passation est finie et les choses sérieuses ont commencées! Au
programme immédiat, recruter des volontaires qui soutiendraient les
travailleurs communautaires, ouvrir un centre communautaire pour favoriser les
activités d’intégration des enfants handicapés ; convaincre le
gouvernement que le handicap fait partie de ses priorités sur le papier mais
aussi et surtout dans les actes. Informer la population que son voisin
handicapé a besoin d’elle et elle de lui ; que chacun a des compétences et
des sourires à partager avec l’autre et que se les offrir réciproquement apporte
énergie et harmonie. Comme bien souvent l’ignorance et le manque d’éducation
sont comme dans trop d’endroits la raison de ce fossé séparant la communauté
atteinte de handicap et celle se croyant protégée ou sauvée de la malchance…
Alors
concrètement, dans le mois qui se déroule je dois rencontrer les étudiants
tibétains et chinois à qui le gouvernement fait la proposition suivante :
engagez vous comme volontaire pour des actions civiles de support de la
communauté, et vous obtiendrez des « points » pour vous aider à
démarrer dans la vie : plus vous avez de points, plus vous avez de chances
d’obtenir le poste que vous souhaitez (après les études supérieures, le
gouvernement affecte les personnes en fonctions des postes qui sont vacants,
non en fonction des capacités) ou bien de travailler près de l’endroit où vit
votre famille. Mais ce procédé ne fait que démarrer au Tibet, et le
représentant de la « ligue des jeunes » est peu coopératif…. Youpi.
Il va y avoir aussi des sessions d’information sur le handicap pour les
médecins pratiquant la médecine tibétaine et les médecins de villages ;
ces derniers sont devenus médecins après 1 à 6 mois de stage à l’hôpital en
sortant de l’école primaire…. Il y a aussi à trouver et mettre en place un
réseau pour détecter les enfants handicapés ; même si avoir un enfant
handicapé doit être accepté comme faisant partie du Karma, la honte (marque le
disfonctionnement des ancêtres) et l’incompréhension font que les enfants sont
très souvent cachés (attitude qui est peut-être renforcée par la politique de
l’enfant unique-contrôle de l’expansion de la population, même si cette
politique est allégée pour les minorités et donc pour les tibétains : 2 à
3 enfants sont possibles).
Et puis il
y a aussi la préparation d’une étude de terrain sur les besoins des personnes
handicapées et les ressources de la communauté objectif : démarrer un
service de suivi à domicile et un centre d’activités sociales pour les
personnes handicapées cet hiver, dans 2 secteurs ruraux aux alentours de Lhasa.
Quant à
l’équipe : toujours aussi souriante ! L’organisation de la passation
du projet au gouvernement début 2008 (y a encore du temps !) a démarré par
le choix de 5 travailleurs communautaires sur 8 qui seront repris (salaire) par
le « bureau » des personnes handicapées ; délicat, les 3 autres
ne savent actuellement pas qui reprendra leurs salaires quand Handicap quittera
le projet. Le sourire était cependant sur tous les visages à la dernière
réunion, ce qui ne veut rien dire : le sourire est de mise en Asie, signe
que l’on ne perd pas la face ; mais que se cache-t-il derrière ?? Un
bon point, nos décisions rejoignaient leurs attentes ; pas de mauvaise
surprise donc. Au niveau terrain leur niveau est très variable et c’est parfois
décevant, voir décourageant quand on considère les 5 années de formation qui
ont été dispensées par les précédents expatriés. Question de culture ?
Question d’éducation (école)? Encore 18 mois pour en faire des
« maîtres » de l’accompagnement communautaire…. Ouuuff !
Pour consoler
une équipe qui pense peut être que les exigences sont hautes, mes démarrages
sur le terrain asiatique ne sont pas tristes non plus et doivent les consoler
(les tibétains sont très moqueurs) …
La semaine dernière je me
suis rendue dans une famille dans le cadre du suivi des travailleurs
communautaires. Quelques questions sur l'enfant de 8 ans suivi et les activités
proposées: pas grand chose pour ne pas dire rien! Action de la famille:
surprotection et pas d'intégration de l'enfant même dans les activités
domestiques (il ne va pas à l’école et ne sort pratiquement pas)...... bof.....
Discussion sur les activités possibles, en particuliers celles touchant au
quotidien de cette ferme et pouvant lui permettre de développer ses capacités
et d’éviter de se mettre en danger quand il sent qu’il n’est pas au centre de
l’attention de sa famille, ... Le temps s’écoule et comme on est sur le point
de partir, je vois sur le sofa une plaque de pierre et une pierre ronde dessus:
genre kit pour moudre le grain. Dans la foulée de la discussion, je propose à
la maman de montrer à l’enfant comment ça marche et de pourquoi pas lui
proposer cette activité ultérieurement s’il montre de l’intérêt ..... étant
sur le point de partir, la discussion s'arrête là: la maman ne semble pas très convaincue
cependant .....
Dans la voiture: le traducteur,
peu participatif durant la dernière partie de l’entretien me demande si je sais
à quoi sert les pierres. "A moudre le grain en farine, non !?".......
Non, c'est le kit de
"fabrication" de tabac à sniffer !!!!!!! ......
Chhhhuuut ; il ne faut
pas le dire mais Handicap International se reconvertit en Narcotiques
International ! Chhhuuuut
….Heureusement que le
ridicule ne tue pas. Affaire à reprendre avec la famille !
Et pour
démarrer dans de bonnes conditions, 2 points essentiels : La Chine veut
que l’ensemble se son pays vive à la même heure, mais Dame Nature se s’est pas
laissé abuser par la situation et au Tibet le ciel annonce 5 :00 quand
officiellement il est 7 :00 sur les horloges chinoises…. Pas de problème,
les Tibétains s’adaptent, et ici la journée de travail démarre à
9 :30 !!! Youpi !
Et puis de
bonnes perspectives : la semaine comprenant le 1er mai est
fériée ! Pour ceux qui ne craignent pas le froid et les risques de neige,
les premières randonnées sont faisables, avec des yacks pour porter les
bagages!!
Et en aout-septembre (la 1ère semaine du 7ème mois lunaire ! Ca vous avance hein !?), le festival du yaourt offre une 3 jours de congés, et le « jour» national chinois….une semaine !! (1ere semaine d’octobre) : la pluie se sera arrêtée, et les températures seront celles d’une fin d’automne (ou d’un début d’hiver en Auvergne ! Pfffff !) à Lyon.
Légende de
la solidarité : Si l’éléphant, le singe, le lapin et l’oiseau n’avaient
pas décidé de s’ associer, ils ne partageraient pas le fruit avec autant de
plaisir !!!
A bientôt !
Cécile"